Tu composes depuis plusieurs mois voire plusieurs années, tu as un stock de morceaux qui s’agrandit au fil des semaines. Tu sens que tu as le niveau et que tu crées une musique qui te ressemble. Mais… Tu es effrayé à l’idée de publier ta musique et de te lancer officiellement…
Tu as peur que personne n’écoute ce que tu fais, peur de décevoir ou d’être ridicule, peur qu’on te juge ou peur de réaliser que tu n’étais pas si prêt que ça.
Si ça peut te rassurer, moi aussi, j’ai eu peur, et je ne connais pas une seule personne ici qui a totalement confiance et qui soit totalement serein à l’idée de passer ce cap. C’est totalement normal.
Maintenant, ça ne doit pas pour autant être un frein pour réaliser tes rêves, et passer à côté de ce qui te fait vibrer.
Raison pour laquelle j’aimerai te donner mes conseils et astuces pour que tu sautes enfin le pas !
Définissons la peur
Premièrement, je pense qu’il est important de définir ce qu’est la peur.
Il y a la peur physique qui est indispensable à notre survie et qui nécessite une réaction immédiate face à un danger, qui existe présentement dans notre réalité.(Ex : ouragan, incendie, se faire foncer par un bus ou courser par un puma)
Et il y a la peur psychologique, qui est plus liée à l’inconscient, à des habitudes ancrées, des conditionnements et des croyances. Mais c’est aussi et surtout dû à la qualité de ses pensées.
Je m’explique.
Le moteur de la peur est la pensée. Si je passe mes journées à penser au pire, à ce qui pourrait arriver de mal et au fait que je ne suis pas capable, je crée de la peur.
La peur provient de pensées liées à notre passé et à nos anciennes expériences qu’on recycle constamment. Donc, en soi, on se réapproprie des pensées mortes, qui n’existent plus et qui n’ont plus aucune raison d’exister dans notre présent. Et ceci pour plusieurs raisons.
Premièrement, chaque jour, tu deviens une personne différente d’hier. Avec une nouvelle conscience des choses, une nouvelle perception du monde, et même de nouvelles cellules. Ce qui explique donc que recycler des pensées qui ne correspondent pas à la personne que tu es aujourd’hui est totalement contre productif.
Donc lorsque tu prends conscience que tes pensées créent ta réalité, tu comprends que tu dois les choisir avec soin pour pas qu’elles nuisent à ton bien-être.
Car si on réfléchit bien, as-tu là maintenant des preuves que te lancer va te mettre en péril ? Que ça va mal se passer ? Ou que tu vas être jugé par la planète entière ? Quel est le taux de probabilité que ça arrive ? Pourquoi tu n’imagines pas plutôt que ça va faire un carton, que ça va t’enrichir et que ça va te permettre de créer des liens forts avec d’autres artistes ?
Comprendre ce qui te bloque
Une fois que tu as compris d’où provenait la peur, il est temps de passer à l’étape suivante et de mettre les mots exacts sur ce qui te bloque. Prends le temps d’écrire ce que tu ressens lorsque tu évoques le fait de te lancer. Quelles sont les émotions qui viennent en toi et quelles sont les pensées qui apparaissent ?
Je vais te guider en t’évoquant certaines peurs qui arrivent très souvent dans ces moments-là. À toi de noter celles qui te parlent et qui te résonnent avec ce que tu ressens.
Est-ce que tu as peur de ne pas être assez préparé ?
Si c’est le cas, informe-toi au maximum de ce dont tu as besoin avant de sortir ton premier morceau.
En général, je conseille toujours aux artistes de ne pas brûler les étapes trop vite et de commencer à publier sur SoundCloud, car c’est une plateforme qui est aussi un réseau social. Je trouve que c’est un bon moyen pour s’initier gentiment et pour créer une communauté.
Mais il faut aussi savoir, qu'on est jamais parfaitement préparé. Il n'y a pas un moment où tu auras le sentiment que tu auras tout atteint pour te dire "ok, je me lance!"
Tu seras obligé de te lancer à un moment ou un autre, car le meilleur moment, c'est maintenant.
Est-ce que tu as peur d’échouer ?
Je pense qu’il faut désacraliser la notion d’échec. La vie ce n’est pas tout noir ou tout blanc.
Ce n’est pas la réussite vs l’échec. Il y a toutes une couche de nuances entre les deux.
Pour moi l’échec, c’est s’imposer une vie qu’on ne veut pas. C’est ne pas s’écouter, ne pas prendre en compte ses besoins et vivre au dépens des autres. L’échec ce n’est pas la finalité.
Je peux très bien réussir tout ce que j’entreprends, mais ne pas être satisfait de la vie que je me suis imposée.
Réussir et atteindre tous les objectifs que je me suis donnés, mais vivre une vie que je ne veux pas, pour satisfaire les autres. C’est ça selon moi l’échec.
En revanche, on ne peut pas dire qu’on échoue lorsqu’on essaie de se battre pour la vie qu’on souhaite avoir. Avoir des portes qui se ferment, prendre de mauvaises routes et revenir sur ses pas ce n’est pas un échec, ça fait partie du processus et c’est indispensable pour réussir justement.
Est-ce que tu as peur de sortir de ta zone de confort?
Oui, c’est toujours effrayant de se dire qu’on va faire quelque chose de totalement nouveau et qu’on a jamais essayé auparavant.
La nouveauté est un concept que le cerveau n’assimile pas, car comme je le disais plus haut, le cerveau ne fait que recycler des anciennes pensées, c’est ce qui le réconforte. Il ne peut pas penser à quelque chose auquel il n’a jamais pensé.
Sortir de sa zone de confort, peu importe de quelle manière apporte toujours des résultats positifs. Pour apporter du changement dans sa vie, il faut apporter du changement dans ses habitudes.
On ne peut pas s’attendre à avoir à vivre de nouvelles expériences si on reste constamment dans son cocon.
Sortir de sa zone de confort ce n’est pas faire du saut en parachute ou démissionner et vivre dans une forêt.
Sortir de sa zone de confort peut être à une petite échelle.
Ça peut être par exemple : oser s’habiller comme on veut, se réveiller plus tôt que d’habitude, poster un extrait de sa musique sur instagram.
Sortir de sa zone de confort, c’est tout simplement faire quelque chose qui nous excite, qui nous anime et nous fait peur en même temps.
Et spoiler alert, ça se passe toujours très bien dans 99% des cas ! Ça donne un regain de confiance en soi et ça en devient presque addictif!
Est-ce que tu as peur de devoir prendre des responsabilités ?
Oui, c’est toujours effrayant de se dire qu’on est le seul maître de notre destinée et qu’on a personne à qui rejeter la faute si ce n’est sur nous-mêmes.
Tu n’as plus de patron, ni quelqu’un qui te dit quoi et comment faire. Même si tu as un manager, un coach ou une équipe, c’est toi qui prends les décisions finales et qui mets en place les choses dans ta carrière.
Mais des choix, on en fait tous les jours, et ce n’est pas parce que la possibilité de faire des erreurs existe que ça veut dire qu’il ne faut plus rien faire.
Comme on dit, celui qui ne se trompe pas, c’est celui qui n’essaie pas.
Et pour prendre les meilleures décisions, il faut être en mesure d’écouter son instinct.
Cette voix intérieure sortie de nulle part, qui sait les choses en avance sans nous expliquer pourquoi.
Il faut se faire confiance et ne pas perdre de vue son objectif.
Car évidemment, il y aura des personnes sur ton chemin qui penseront savoir ce qui est bon pour toi, et essaieront de t’éloigner de tes rêves. Mais il faut avoir suffisamment la foi en ce qu’on fait pour ne pas être influencé par le moindre facteur extérieur qui essaie de nous berner.
Est-ce que tu as peur de ne pas être à la hauteur ?
Le fameux syndrome de l’imposteur qui te fait croire que tu ne mérites pas ta réussite et qu’elle est due à la chance ou à un facteur extérieur...
Tu te persuades que pour réussir, tu dois travailler sans répit pour atteindre la perfection et mériter ta réussite. Tu te compares constamment aux autres ou tu minimises ton succès en jouant la carte de la fausse modestie, car tu as peur qu’on te démasque.
Sauf qu’il faut prendre conscience, qu’il n’y a pas une seule méthode pour réussir. Il y en a des milliers et le plus important, c’est de trouver la bonne et celle qui nous correspond.
Donc oui, certains ont besoin de travailler plus, d’autres de travailler moins, mais plus intelligemment.
Mais ce n’est pas parce que tu passes un nombre infini d’heures à accumuler du savoir que tu seras plus efficace qu’une personne qui fonctionne à l’instinct.
Attendre d’être parfait pour se lancer, c’est se trouver des excuses pour repousser encore et encore ses projets.
On apprend qu’en faisant les choses et en les mettant en pratique.
Les livres et les conférences nous apportent des outils, du savoir et de la connaissance en plus, mais sans actions, on n'apprend pas.
Donc pour évoluer et atteindre le niveau qu’on souhaite, il faut mettre les choses en place.
Transformer ses peurs en force
Le plus important est d’observer ses peurs avec bienveillance et sans jugements.
Le but n’est pas de te rabaisser et de te “punir” parce que tu es effrayé à l’idée de te lancer.
N’oublie jamais que tu as le droit de réagir comme tu le fais. Ceci n’est en aucun cas une honte ou une faiblesse. Tu as ta sensibilité, tes blocages et tes anxiétés.
En prendre conscience, c’est déjà la moitié du chemin. Maintenant, il faut savoir les accepter sans les approuver.
Ce que je veux dire par là, c’est qu’accepter ne veut pas dire abandonner.
Accepter, c’est laisser la peur faire son chemin, sans l’attaquer ni la menacer. Car plus tu lui tournera le dos, plus elle prendra de la place pour que tu la remarques.
Accueille là comme si c’était un compagnon de voyage qui va te donner une force infinie pour tes projets. Ne la dénigre pas, ne la caractérise pas comme un handicap, mais plutôt comme quelqu’un qui vient te rappeler à quel point ce projet est excitant et que tu vas tout déchirer grâce à elle.
La respiration, un remède immédiat
Quand je faisais du théâtre, j’avais un trac immense à l’idée de monter sur scène. Je priais pour ne pas oublier mon texte, pour que je ne fasse pas tomber un accessoire, ou que ma robe ne se déchire pas au moment où je me lève.
J’aurai pu faire demi-tour et me dire “tant pis, je n'y vais pas”. Mais je n’arrivais pas à faire un choix entre écouter ma peur ou y aller, donc je finissais par être tétanisée.
Jusqu’à ce que j’ai découvert que la respiration permettait d’oxygéner mon cerveau et de calmer l’émotion. Autrement dit la cohérence cardiaque. J’en avais déjà parlé dans mon article sur l’anxiété.
Ça me permettait d’avoir les idées plus claires et de penser autrement.
Visualiser l’après
Après cet exercice de respiration, je me rappelais à quel point monter sur scène était une passion sans nom.
Le fait de rentrer dans cette concentration totale, cette sorte de bulle qui me déconnectait entièrement de la réalité, était absolument magique et unique.
Je faisais du théâtre en partie pour cette sensation que je ne pouvais retrouver nulle part ailleurs. Sans parler de l’énergie qu’il y avait entre moi et le public.
C’est ce qui au final me poussait à sauter le pas et à ne pas succomber à la peur.
Il y a un après, derrière le fait de surmonter sa peur. Et cet après en question tu dois le garder en mémoire pour qu’il soit plus fort que ce que tu redoutes.
Quelles sont ces merveilleuses sensations que tu vas ressentir si tu surmontes ta peur ? Un regain de confiance en toi, apprendre à te connaître, créer des connexions sublimes avec ceux qui écoutent ta musique, des remerciements, du soutien, de l’admiration ?
Pense à tout ce dont tu vas récolter et gagner derrière.
Visualise dans les détails tout ce que tu auras en allant jusqu’au bout de tes rêves.
Que ce soient les émotions, les sensations, les événements, les opportunités, les rencontres.
Visualise la réalité que tu veux avoir, car comme je le dis souvent, nos pensées créent notre réalité. Si tu es persuadée que rien ne fonctionnera, tu créeras les événements qui vont concrétiser tes pensées.
De plus, ça te permettra de développer un état d’esprit qui te mènera vers tes objectifs.
Il y a plusieurs exercices de visualisation à faire quotidiennement que je fais régulièrement et que je peux te conseiller :
Soit te mettre dans un endroit calme, fermer les yeux et imaginer dans les détails tout ce que tu veux vivre
Écrire dans les détails la vie que tu souhaites avoir et relire cette vie la que tu t’imagines
Faire un vision board avec des images, des phrases, des citations qui font écho à ce que tu veux atteindre et que tu dois regarder quotidiennement aussi.
Ce qui fait qu’un exercice de visualisation fonctionne, ce sont les émotions. Plus tu vas associer des émotions aux images que tu visualises, plus ton cerveau va le mémoriser et le retenir comme un vrai souvenir.
Inspire-toi des autres
Si je n’avais pas lu, écouté ou vu le parcours de certaines personnes qui ont réussies par elles-mêmes, je crois que je ne l’aurai jamais fait.
On a besoin d’exemple, de preuves et de faits pour se dire "ok, si ça fonctionne pour les autres ça va fonctionner pour moi”.
Je m’intéresse énormément au développement personnel, mais aussi au success stories des autres.
Évidemment, il y en a certaines qui sont plus exagérées que d’autres, mais j’ai pris celles qui me paraissaient authentiques, sincères et qui ont été dites en toute transparence.
Je ne m’intéresse pas aux histoires des milliardaires qui ont créé un empire. Ce qui m’inspire, ce sont les personnes qui ont tout simplement réussi à sortir du carcan de la société pour vivre de leur passion. Que ce soit des artisans, des artistes ou des entrepreneurs. Toute histoire est inspirante.
Trouve-toi les personnes qui t’inspirent et qui te motivent à suivre leurs pas. Lis leurs livres, regarde leurs interviews, peu importe, il y a tellement de moyens possibles. Mais crée toi une liste de personnes auxquelles tu peux te référer
Et au pire des cas ?
Et dans le pire des scénarios, qu’est ce qui pourrait arriver ? Est-ce qu’on meurt d’une mauvaise expérience ? Est-ce qu’on se retrouve à la rue si facilement ? Est-ce qu’on perd tout du jour au lendemain ? Non, il y a des étapes, tu as le temps d’anticiper et de voir les choses arriver.
Si ça ne fonctionne pas, tu changes de méthode, et si cette méthode ne fonctionne toujours pas, tu te fais accompagner et ainsi de suite.
Il y a toujours, toujours, toujours des solutions. S’il n’y a pas de solutions, c’est qu’il n’y a pas de problème.
Donc fais-toi confiance, fais confiance en ton analyse, en ta réactivité, en ton approche de la vie et des situations imprévues.
Si tu peux le rêver, c’est que tu peux le faire.
Le but ce n'est pas de ne plus avoir peur, mais de se dire “j’ai peur, mais j’y vais quand même”.
C’est une question d’état d’esprit. Transformer la peur de l’inconnu en une source d’énergie qui va te permettre de tout donner.
Et c’est ça que je veux de toi, ne regarde pas les 250 000 marches que tu as à monter, regarde juste la première qui est devant toi et prends-la.
C’est ça surmonter sa peur, c’est faire un pas après l’autre, prendre son temps même si on a les jambes qui tremblent. Et plus tu vas monter de marches, plus tu seras confiant, tu auras un meilleur cardio et tu arriveras même à les monter deux par deux.
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